Chant Yakout (Yakouts : un peuple autonome qui vit dans le nord de la Sibérie).
Les effets de voix, obsédants, lancinants, sont de Lioudmilla Khandi, chanteuse de Tayouks, chants traditionnels a cappella. Technique étonnante qui passe rapidement du chant de gorge aux chants de tête (kolerach).
Cette musique, véritable complainte des noyés, est très évocatrice des eaux sombres, froides et lourdes de la mer du Nord qui sont décrites dans le texte.
(Songs from the Cold Seas, direction Hector Zazou, Columbia, 1994.)
Musiques qui ont inspiré le roman, Depuis toujours, j’entendais la mer, et la suite de collages, Regard de la main.
Chant Yakout (Yakouts : un peuple autonome qui vit dans le nord de la Sibérie).
Les effets de voix, obsédants, lancinants, sont de Lioudmilla Khandi, chanteuse de Tayouks, chants traditionnels a cappella). Technique étonnante qui passe rapidement du chant de gorge aux chants de tête (kolerach). Dans une version cinématographique du roman, cette musique pourrait facilement accompagner la première scène. Prise de vue sous-marine. Dans les eaux froides du Kattegat, on verrait flotter, un à un, les corps de tous les noyés du roman. Puis, suivrait un gros plan de Katla et de la petite Freya dans ses bras, reposant dans un cerceuil. Cette musique, véritable complainte des noyés, est très évocatrice des eaux sombres, froides et lourdes de la mer du Nord qui sont décrites dans le texte.
(Songs from the Cold Seas, direction Hector Zazou, Columbia, 1994)
Spiegel im Spiegel (Miroir dans un miroir) improvisation du compositeur estonien, Arvo Pärt, version pour piano et violoncelle. Musique introspective, sereine, lumineuse, qui m’a inspiré les tendres scènes nocturnes d’initiation à la musique de Thorvald, enfant, par sa mère adoptive et violoncelliste Ingelise, ainsi que le collage Métamorphose du silence.
(Arvo Pärt, Alina, EGM New Series, ECM1591)
Portrait of a Romantic, pièce du compositeur de musique de jazz, John Surman, saxophoniste et clarinettiste.
Pièce qui m’a inspiré la scène de la danse des grues du roman Le son nasillard de l’instrument rappelle les cris de la grue; ses rythmes tourbillonnants nous entraînent au coeur de la danse amoureuse et dionysiaque de ces oiseaux mythiques. La grue, en tant que symbole de la pérennité de l’amour, se retrouve également dans le collage intitulé L’Annonciation.
(ECM 1366)
Unfolding sky, suite pour orchestre à cordes tirée de Postcards from the Sky, de Marjan Mozetich, compositeur d’origine slovaque qui vit actuellement à Kingston, en Ontario.
Compositeur influencé par les minimalistes. On y retrouve l’effet quasi-hypnotique d’une mélodie simple et envoûtante. Mozetich lui-même décrit cette pièce comme étant semblable à un rayon de soleil émergeant des nuages. Elle m’a inspiré la scène sur la plage d’Endelave, où Thorvald s’émeut devant une méduse blessée et tente de lui donner une deuxième chance en la remettant à la mer, se réconciliant ainsi avec ses propres douleurs et acceptant sa vulnérabilité, premiers pas vers la guérison. Cette image occupe une place importante dans les collages Depuis toujours, j’entendais la mer et Libération de l’âme. Par ailleurs, la luminosité de la musique se traduit dans l”oeuvre Souviens-toi que tu es née lumière et que ton ultime repos sera lumière.
(Affairs of the Heart, CBC Vancouver Orchestra, sous la direction de Mario Bernardi, Les disques SRC, SMDC 5200)
isur vatnsenda-rosu, chant traditionnel d’après un poème islandais, et interprété par la chanteuse pop islandaise, Björk. Chant marin qui raconte la tristesse d’une femme endeuillée et les larmes qu’elle verse pour son amour disparu, larmes aussi salées que la mer qui a emporté son amoureux. C’est la musique qu’entendrait Thorvald enfant avant de s’endormir, quand il imagine sa mère et sa soeur transformées en sirènes. La même atmosphère se retrouve dans les collages Solitude jumelle, arme de vie et Le temps du ventre, embryonnaire mémoire.
(Songs from the Cold Seas, direction Hector Zazou, Columbia, 1994)
Métamorphose II, du minimaliste Phillip Glass.
Musique de film composée pour The Thin Blue Line. Cette pièce pourrait accompagner la scène de la naissance de Thorvald. La même atmosphère se retrouve dans les collages Triomphe nuptial, Cotylédon de lumière.
(Philip Glass, Solo Piano, CBS, MK 45576)
4e Gnossienne, d’Érik Satie, interprétée par Pascal Rogé.
Encore une autre musique répétitive, aux petites phrases musicales jouées en transposition et en permutation. Ici, la pensée est grave, mais sereine, à l’image de Thorvald, qui s’allonge sur la plage, invitant la vague à venir le prendre et à l’emporter au loin dans sa tombe liquide. Cette même sérénité est recréée dans les collages Jusqu’où va la mémoire du rêve? et Le rêve, chuchotement des ancêtres.
(Satie, & Gymnopédies & Other Piano Works, Pascal Rogé, piano, DECCA, 410 220-2)
Havet stormar. Interprété par Lena Willemark.
Chant traditionnel scandinave qui exprime, sans la raconter, l’angoisse que pourrait éprouver un noyé qui s’enfonce dans les profondeurs de la mer. L’ajout de mandoline et de guitare donne à la pièce une étrange luminosité et une impression de calme. Cette pièce pourrait être la dernière du film que je me suis imaginé. Son atmosphère mystérieuse imprègne également plusieurs des collages de la série Regard de la main.
(Songs from the Cold Seas, direction Hector Zazou, Columbia, 1994)